Titanic: Joseph Boxhall
Joseph Groves Boxhall, (23 mars 1884 – 25 avril 1967) est un marin britannique. Élevé dans une famille de marins, il obtient ses certificats de second en 1903, puis ceux de capitaine dans les années qui suivent. Il rejoint finalement la White Star Line en 1907 et sert sur plusieurs navires, notamment l’Oceanic, avant d’être muté comme quatrième officier à bord du Titanic, dernier-né de la compagnie.
Comme les autres officiers du paquebot, il participe aux essais en mer du navire, puis quitte Southampton le 10 avril 1912. À bord, il est notamment chargé des tâches liées à la navigation telles que le relevé de position. Le 14 avril à 23 h 40, Boxhall se trouve près de la passerelle lorsque le paquebot heurte un iceberg. Il est par la suite chargé de tirer des fusées de détresse pour signaler la position du navire. Il est finalement chargé d’un canot et est récupéré au matin par le Carpathia.
Par la suite, Boxhall participe aux commissions d’enquête et reprend son service pour la White Star. Durant la Première Guerre mondiale, il commande un navire de guerre, puis redevient officier au sein de sa compagnie. Il est par ailleurs le seul officier rescapé du naufrage à y rester toute sa carrière, qui se termine en 1940. Longtemps réticent à l’idée de parler du drame, il entre, vers la fin de sa vie, en contact avec des historiens et aide à la réalisation du film Atlantique, latitude 41°. Il meurt en 1967, et ses cendres sont, selon sa volonté, dispersées en mer sur les lieux de la catastrophe.
Boxhall rejoint le Titanic le 27 mars 1912 à Belfast avec les trois autres officiers adjoints (Herbert Pitman, Harold Lowe et James Moody), et participe aux essais en mer du navire le 2 avril, avant de se rendre à Southampton. Le 10 avril, jour du départ, il se tient sur la passerelle de navigation du navire aux côtés du cinquième officier Lowe, du commandant et du pilote côtier. Il est chargé des transmetteurs d’ordres donnant des ordres au personnel de la salle des machines.
Étant reconnu pour ses qualités de navigateur, il est ensuite chargé par le commandant Smith de calculer la trajectoire du navire et sa position, ainsi que de mettre à jour les cartes. Il s’occupe également du réglage des horloges. Lorsqu’il est de quart, il effectue son service avec le sixième officier Moody et alterne quatre heures de veille puis quatre heures de repos. Comme tous les officiers du navire, Boxhall dispose d’une cabine personnelle à l’arrière de la passerelle de navigation, comprenant une couchette et un bureau.
Le dimanche 14 avril 1912 dans la matinée, Boxhall accuse réception d’un message signalant des glaces dans le secteur, et reporte les coordonnées mentionnées sur les cartes du navire.
Le soir du 14 avril, Boxhall est de quart, en compagnie du 1er officier senior William Murdoch et du 6e officier junior James Moody. Il est de service sur la passerelle jusqu’à environ 22 h, puis reste dans l’enceinte du quartier des officiers. Au moment de la collision avec l’iceberg, à 23 h 40, il se trouve dans sa cabine, à l’arrière de la passerelle, et boit une tasse de thé. Alerté par les trois coups de cloche annonçant l’obstacle, il se précipite sur la passerelle et y parvient juste après l’impact. Le commandant Smith arrive quelques instants plus tard ; il est informé de la situation par William Murdoch. Tous trois observent par l’aileron de passerelle tribord pour tenter d’observer la glace.
Alors que Smith et Murdoch discutent le long de l’aile tribord de la passerelle, Boxhall quitte le pont des embarcations de sa propre initiative afin d’évaluer d’éventuels dégâts. Il se rend alors vers les cabines de troisième classe du paquebot, situées plusieurs ponts au-dessous. Il effectue une rapide inspection mais ne relève aucun dommage, et n’entend aucun bruit suspect. Il remonte par la suite à la proue du navire, lorsqu’un passager de troisième classe lui tend un bloc de glace tombé sur le pont. Après quinze minutes, l’officier remonte faire son rapport. Smith n’étant pas convaincu, il lui demande d’aller chercher le charpentier du bord Hutchinson, que Boxhall croise en quittant la passerelle. Celui-ci, ainsi que le chef postier, lui annoncent que les compartiments avant sont inondés. Il descend ensuite inspecter la cale postale, et observe un temps les postiers qui tentent de sauver les sacs de courrier de l’inondation.
Par la suite, Boxhall va chercher les officiers Lightoller et Pitman, restés dans leur cabine. À 0 h 10, il calcule la position du navire pour la transmettre aux opérateurs radio Jack Phillips et Harold Bride. En effet, la position qu’ils ont indiquée dans leurs premiers appels de détresse était erronée. Ayant vu un mystérieux navire au large, il tente, avec le quartier-maître George Arthur Rowe de lui faire signe par le biais de fusées et de lampes morse, sans succès. Durant l’évacuation des passagers, Boxhall tire plusieurs fusées de détresse depuis l’aile tribord de la passerelle. La commission d’enquête britannique retient par la suite que huit fusées ont été tirées, mais aucun chiffre précis ne peut être tiré des témoignages. Boxhall déclare pour sa part en avoir tiré entre six et douze.
Il prend finalement place à bord du canot no 2, dont il prend le commandement. L’embarcation quitte le navire à 1 h 45 avec dix-huit personnes à son bord pour quarante places possibles. En effet, quatre membres d’équipages s’y trouvent, dont Boxhall, ainsi que huit passagers de première classe, six de troisième et aucun de deuxième. Selon plusieurs témoignages, l’embarcation ne comporte aucun homme, hommes d’équipages exclus. Il est ainsi le troisième officier du Titanic à quitter le navire à bord d’une embarcation de sauvetage, après Pitman et Lowe.
Peu après le naufrage, Boxhall propose aux femmes présentes à bord de retourner sur les lieux de la catastrophe pour sauver des personnes de la noyade, mais elles refusent. Outre la réticence des passagères, l’officier juge la manœuvre dangereuse. De ce fait, il choisit de ne pas revenir sur les lieux du naufrage. Durant la nuit, Boxhall tire à plusieurs reprises des fusées vertes pour signaler la présence du canot. Son embarcation est la première à être récupérée par le Carpathia vers 4 h 10 le matin. C’est de fait Boxhall qui annonce la nouvelle du naufrage au commandant Arthur Rostron.
Durant les commissions d’enquête, Boxhall est appelé à témoigner devant le sénateur Smith et il est le premier à évoquer le mystérieux navire aperçu à l’horizon.
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