Titanic: Le commandant Edward Smith
Edward John Smith (27 janvier 1850 – 15 avril 1912) est un marin britannique. Élevé dans un milieu populaire, il quitte tôt l’école pour s’engager dans la marine. Après avoir obtenu son brevet de capitaine, il entre au service de la White Star Line, prestigieuse compagnie britannique. Il gravit rapidement les échelons, et obtient en 1887 son premier commandement à bord du Celtic. Il dirige par la suite de nombreux navires de la compagnie, notamment le Majestic, qu’il commande pendant plus de sept ans
Le 1er avril 1912, Smith prend ainsi le commandement du Titanic pour ses essais en mer près de Belfast. Le mauvais temps le force cependant à les repousser jusqu’au lendemain, et les essais sont raccourcis pour tenir les délais de mise en service du navire. Les principaux tests sont cependant effectués29, puis le navire part pour Southampton où il arrive dans la nuit du 3 au 4 avril. Le départ est prévu pour le mercredi suivant, le 10.
Le 10 avril 1912, à 7 heures du matin, il dit au revoir à sa fille et à sa femme pour la dernière fois et monte dans le taxi qui l’emmène au port de Southampton. Il arrive à bord du navire vers 8 heures et passe en revue l’équipage avant le départ. Il se rend ensuite sur la passerelle où il dirige les manœuvres aux côtés du pilote côtier.
Une nouvelle catastrophe est évitée de justesse. En effet, en quittant le port, le Titanic aspire les navires alentours. Les aussières de l’un d’entre eux, le New York, cèdent, et le navire se retrouve entraîné dans le sillage du paquebot en mouvement. Une manœuvre des remorqueurs permet d’éviter la catastrophe alors que les deux paquebots sont proches d’à peine un mètre.
La traversée est sans histoires dans les jours qui suivent. En tant que commandant, Smith n’a pas de quart à respecter, contrairement à ses officiers. Il se doit en revanche d’être présent sur la passerelle en cas de gros temps34. Smith dispose par ailleurs d’une suite de trois pièces près de la timonerie et un steward particulier lui est affecté. Il s’agit de James Arthur Paintin, 29 ans, qui le sert depuis qu’il commande l’Adriatic.
Smith joue également un rôle plus mondain et est souvent en contact avec les passagers. Le dimanche 14 avril au matin, il célèbre l’office religieux dans la salle à manger de première classe. Le même jour, dans la soirée, il est invité à un dîner en son honneur au Restaurant à la carte, sur l’initiative de George Widener, première fortune de Philadelphie. À leur table se trouve également Archibald Butt, aide de camp des présidents Roosevelt et Taft. Après le repas, durant lequel, selon la règle, il ne boit pas une goutte d’alcool, Smith retourne se reposer dans sa cabine, demandant à être averti en cas de problème. Le navire traverse en effet une zone où des glaces ont été repérées, mais la mer est calme et le temps clair, et aucun risque ne semble se profiler.
Le 14 avril à 23 h 40, Smith n’est donc pas sur la passerelle. C’est à cette heure que le Titanic heurte un iceberg. La secousse est légère, mais suffisante pour attirer l’attention de Smith qui rejoint les officiers de quart tout en s’habillant. Il interroge le premier officier, William McMaster Murdoch sur ce qui vient de se passer et demande à faire fermer les portes étanches du navire, ce qui a déjà été fait. Avec le quatrième officier Joseph Boxhall, ils se rendent dans l’aileron de manœuvre tribord pour tenter d’apercevoir l’iceberg, puis Smith ordonne à Boxhall d’aller inspecter les dégâts. Informé de l’ampleur des avaries, le commandant fait convoquer l’architecte Thomas Andrews, concepteur du navire, et tous deux partent inspecter les ponts inférieurs. Andrews évalue finalement la durée de vie du navire à une heure et demie, et conseille une évacuation.
Smith prend alors des décisions pour préparer l’évacuation. Il demande notamment de fermer les foyers des chaudières pour éviter des explosions, et fait préparer l’équipage. Il se rend ensuite à la cabine de radio du navire et demande aux opérateurs Phillips et Bride d’envoyer des CQD, signaux de détresse utilisés aux débuts de la radio. Par la suite, Bride part chercher le commandant pour l’informer des réponses reçues, et tous deux retournent à la salle de radio. Bride s’autorise une blague, glissant à son collègue : « essaie un SOS, c’est le nouveau signal et tu n’auras peut-être plus l’occasion de l’essayer », qui fait sourire les trois hommes. Cependant, la situation n’a rien pour réjouir Smith : le plus proche doit arriver dans 4 heures, bien après la fin prévue du navire.
Smith est très absent durant les opérations de sauvetage, probablement parce que sa présence aurait pu paniquer les passagers. C’est cependant sur son autorisation que les officiers Lightoller et Murdoch s’occupent de la descente des canots. Une survivante, Mrs Stuart J. White, déclare durant les commissions d’enquête suivant le naufrage que le commandant est venu lui-même dans le Grand Escalier du navire pour demander aux passagers d’embarquer dans les embarcations de sauvetage.
Vers 2 h 05, Smith se rend une dernière fois à la cabine radio pour relever les opérateurs de leur service. Ceux-ci restent cependant à leur poste dix minutes de plus. Par la suite, les derniers instants du capitaine Smith prêtent à débat.
La mort d’Edward John Smith n’est pas connue avec certitude. Le sculpteur Paul Chevré a déclaré avoir vu Smith s’écrier « Ma chance m’a quitté » avant de se tuer avec son arme, idée reprise par d’autres témoins.[Informations douteuses] Cependant, d’autres témoignages déclarant le contraire, et aucune preuve matérielle n’ayant été retrouvée, cette hypothèse n’est généralement pas retenue.
D’autres témoignages disent que Smith a été emporté par une vague lorsque l’eau a atteint le pont supérieur. D’autres pensent que Smith a attendu la fin dans la timonerie, sur la passerelle Certains récits disent qu’il a nagé vers le canot pliant B, qui flottait retourné, mais que, voyant l’embarcation surchargée, Smith aurait fait demi-tour. Une variante veut qu’il ait apporté un bébé à bord de l’embarcation avant de repartir, mais aucun bébé n’a été retrouvé à bord. Cette version est néanmoins défendue par Walter Lord dans son livre La Nuit du Titanic car cela correspondait à la personnalité du commandant. L’auteur écrit ainsi: « Personne n’a vraiment su ce qu’est devenu le capitaine Smith. […] Juste avant la fin, le steward Edward Brown le vit traverser la passerelle, son mégaphone à la main. Une minute plus tard, le soutier Hemming montait sur la passerelle, et il n’y avait plus personne. Après que le Titanic eût coulé, le chauffeur Harry Senior le vit en train de nager, un bébé dans les bras. Cette version, bien plus que celle du suicide, correspondait à l’image que l’on peut se faire de cet homme qui dit un jour : « Un certain émerveillement ne me quitte jamais, lorsque, de la passerelle d’un navire, je le vois qui plonge et qui se redresse sans cesse sur la mer pour se frayer un chemin à travers les lames. Si on l’a éprouvé une seule fois, c’est un sentiment qu’on oublie jamais. » » Enfin, certains ont déclaré l’avoir vu donner l’ordre d’abandonner le navire, et avoir crié : « Conduisez-vous en Britanniques » (« Be British »), citation que l’on retrouve sur plusieurs plaques commémoratives qui lui sont dédiées.
S’il est possible qu’il ait été retrouvé, son corps n’a jamais pu être identifié, ce qui fait que sa fin ne sera probablement jamais connue.
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