Titanic:Charles Lightoller
Charles Herbert Lightoller (30 mars 1874 – 8 décembre 1952) est un marin britannique. Issu d’une famille travaillant dans l’industrie du coton, il choisit une autre voie et devient marin. Sa formation est troublée par des tempêtes et un naufrage. Par la suite, Lightoller connaît une vie aventureuse, cherchant de l’or dans le Yukon, devenant cow boy puis vagabond. Il s’engage finalement au service de la White Star Line.
En avril 1912, il est deuxième officier à bord du Titanic. Lorsque le paquebot coule, il est chargé de diriger l’évacuation des canots du côté bâbord du navire. Lorsque le paquebot s’enfonce, une lame l’emporte jusqu’à une embarcation. Il est de fait l’officier le plus gradé à avoir survécu au naufrage du paquebot. Il quitte peu après la compagnie, ayant peu d’opportunités d’avancement. Durant la Première Guerre mondiale, Lightoller commande un navire de guerre.
Par la suite, il quitte le monde maritime et se consacre à différentes affaires. Dans les années 1930, il écrit Titanic and other ships, ses mémoires. Durant la Deuxième Guerre mondiale, il aide au repli de l’armée britannique piégée à Dunkerque grâce à son yacht. Il meurt en 1952 suite à des problèmes cardiaques.
Lightoller est ensuite choisi comme premier officier à bord du Titanic. Il participe aux essais en mer du paquebot, puis à son voyage entre Belfast et Southampton. Cependant, le 9 avril 1912, la veille du départ, Henry Tingle Wilde est choisi comme commandant en second par la White Star Line. Il remplace à ce poste William McMaster Murdoch qui remplace Lightoller au poste de premier officier. En effet, la compagnie préfère affecter trois officiers séniors ayant servi sur le sister-ship du Titanic, l’Olympic, au lieu de deux. Or, Lightoller n’a jamais servi sur l’Olympic ; il prend donc le poste de deuxième officier à la place de David Blair, qui quitte le navire. L’ordre des officiers juniors reste inchangé.
Le jour du départ, Lightoller et Wilde se tiennent sur le pont avant pour superviser les manœuvres. Officier sénior le moins gradé, Lightoller assure durant la traversée les veilles de 6 à 10 heures, et de 18 à 22 heures. Sa cabine se trouve à bâbord du quartier des officiers, entre celle du premier officier William Murdoch et celle du troisième officier Herbert Pitman.
Le 14 avril 1912, Lightoller est de quart entre 18 h et 22 h. Vers 21 h 20, il s’entretient avec le commandant Smith sur la passerelle, qui lui demande à être prévenu au moindre problème. Puis, le commandant quitte la passerelle et se retire dans sa cabine. À 21 h 30, Lightoller ordonne à James Paul Moody, le sixième officier du Titanic, de téléphoner aux veilleurs du nid-de-pie, afin d’attirer leur attention sur la présence éventuelle de petits champs de glace. À 22 heures, Lightoller est relevé par Murdoch. Les deux hommes se tiennent sur la passerelle quelques minutes et Lightoller fait son rapport à Murdoch, en l’informant des divers ordres de navigation. Les deux hommes passent en revue les ordres de vitesse, de trajectoire et de sécurité, tout en discutant des qualités techniques du paquebot. Puis, Lightoller part faire sa ronde, avant de retourner dans sa cabine.
Lorsque la collision survient à 23 h 40, il est sur le point de s’endormir. Alerté par les vibrations, il se rend, en pyjama sur le pont, en compagnie du troisième officier Pitman. Le froid le contraint rapidement à regagner sa cabine. Vers 23 h 50, le quatrième officier Joseph Boxhall l’informe de l’accident. Lightoller lui annonce être au courant d’une collision, ayant senti des vibrations. Boxhall conclut en lui annonçant que la cale postale est sous l’eau . Puis, Lightoller s’habille rapidement et se rend sur le pont.
Par la suite, vers minuit, le commandant Smith fait rassembler l’équipage. Lightoller est alors affecté au remplissage des canots du côté bâbord du navire. Malgré la faible présence de passagers sur le pont, il commence par charger le canot no 4, sans succès, les vitres du pont A étant closes. Il s’occupe donc du canot no 6 dans lequel il fait monter 25 femmes et enfants. Devant. le manque d’hommes d’équipage dans le canot, il laisse un passager, Arthur Peuchen, embarquer dans le canot pour aider aux manœuvres. Peuchen est le seul homme a recevoir une telle autorisation de Lightoller durant toute la soirée.
Pendant ce temps, le commandant en second Henry Wilde se rend à bâbord afin de demander à Lightoller où sont rangées les armes à feu. Or, William Murdoch n’a été nommé premier officier que la veille du départ, il ne sait donc pas où sont entreposées les armes. Lightoller, au contraire, a été jusqu’à sa rétrogradation premier officier du Titanic. Il indique donc que les armes à feu sont rangées dans sa cabine originelle. Les trois hommes et le commandant Smith se rendent alors dans la cabine de Murdoch, et Wilde confie à Lightoller son arme de service. Lorsque Lightoller retourne sur le pont, il croise le couple de première classe Ida et Isidor Straus. Il propose alors à Ida de l’accompagner vers un canot de sauvetage, mais celle-ci décline son offre.
Puis, Lightoller continue le chargement des embarcations de sauvetage. Il s’occupe du canot no 8, situé juste à côté du no 6, dans lequel embarquent 28 passagers. Puis, il se rend vers l’arrière du navire, où un grand nombre de passagers de deuxième classe occupent leur pont promenade. À l’aide du cinquième officier Harold Lowe et du sixième officier James Moody, il charge les canots no 10, 12, 14 et 16. Alors que le canot no 14 descend le long de la coque du Titanic, Lowe tire trois coups de feu pour dissuader les passagers de sauter dans le canot. Après le chargement du canot no 16 à 1 h , Lightoller retourne vers l’avant du navire, où demeurent les canots no 2, 4, ainsi que les radeaux B et D. Alors que le quatrième officier Joseph Boxhall embarque dans le canot no 2, Lightoller reprend le chargement du canot no 4. Il croise par la suite le commissaire de bord, Hugh McElroy, son adjoint Reginald Barker, ainsi que le chirurgien de bord sénior William O’Loughlin et son assistant John Simpson. Malgré les circonstances, O’Loughlin s’autorise une plaisanterie, en demandant à Lightoller « s’il n’a pas de la fièvre ». Puis, ils se serrent la main et le médecin déclare : « Au revoir ».
Selon le chef steward de deuxième classe, rescapé dans le radeau D, Lightoller a embarqué avec lui dans le radeau. Wilde a demandé si le canot était prêt et a voulu y faire embarquer Lightoller, mais l’officier a décidé de retourner sur le navire et de laisser sa place à un autre. Durant tout le naufrage, aucun des canots de bâbord ne part rempli.
Il réussit par la suite à dégager le radeau B avant d’être précipité dans l’eau. Une vague le repousse finalement sur le radeau, qui flotte retourné. En tout, une trentaine de personnes y trouvent refuge, et Lightoller parvient, tant bien que mal, à conserver un certain équilibre à l’embarcation. Au petit matin tous les occupants du canot sont recueillis par le canot no 12. Lightoller est le dernier rescapé à monter sur le RMS Carpathia. Il témoigne ensuite devant les commissions d’enquête en défendant du mieux qu’il peut la White Star Line.
Après la guerre, bien qu’ayant défendu loyalement la White Star Line et ses employés dans les enquêtes sur le naufrage du Titanic, Lightoller découvre vite que les possibilités d’avancement dans la compagnie sont faibles comme pour tous les autres membres d’équipage ayant survécu au naufrage du Titanic. Après être resté un temps commandant en second du Celtic, il démissionne le 14 février 1920. Il se lance dans la spéculation immobilière et y connaît quelques succès.
Au début des années 1930, il écrit ses mémoires, Titanic and Other Ships qu’il dédie à son épouse « qui l’a poussé à le faire ». Ce livre, après quelques problèmes, se vend bien. Il est cependant retiré des rayonnages quand la compagnie Marconi le menace de poursuites judiciaires, à cause de ses commentaires sur le naufrage du Titanic et le rôle des opérateurs radios.
Charles Lightoller meurt le 8 décembre 1952 à l’âge de 78 ans d’une maladie cardiaque.
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