Titanic:William McMaster Murdoch
William McMaster Murdoch (28 février 1873 – 15 avril 1912) est un marin britannique. Issu d’une famille de marins, il entre au service de la White Star Line en 1900 et y devient rapidement officier. En 1903, son esprit d’initiative lui permet d’éviter une collision à l’Arabic, dont il est alors deuxième officier. Après avoir servi sur plusieurs navires prestigieux de la compagnie, il est choisi en avril 1912 comme premier officier du Titanic.
Le 14 avril 1912 dans la soirée, il est de quart lorsqu’un iceberg est signalé droit devant. Malgré sa tentative d’évitement, le navire heurte l’obstacle et commence à couler. Murdoch est alors chargé de remplir et mettre à la mer une partie des canots de sauvetage du navire. Il périt dans la catastrophe. Après sa mort, ses collègues officiers rescapés prennent le soin d’écrire à sa veuve pour la rassurer sur l’héroïsme de son mari. Des années plus tard, une femme tente également, sans succès, de se faire passer pour une descendante de Murdoch.
Le 20 mars 1912, William Murdoch devient le commandant en second (chief officer) du Titanic, le sister-ship de l’Olympic qui doit faire son voyage inaugural début avril. Murdoch est accompagné de Charles Lightoller, premier officier, avec qui il a déjà travaillé, et David Blair comme deuxième officier. Comme précédemment l’Olympic, le Titanic est commandé par Edward Smith. Tous prennent leur service le 2 avril pour les essais en mer du paquebot, au large de Belfast. Prévus la veille, ceux-ci ont été repoussés à cause du mauvais temps. Des tests de vitesse et de manœuvrabilité sont effectués, que le paquebot traverse sans problème. Les essais terminés, le navire part pour Southampton, d’où il doit prendre la mer pour New York le 10 avril. Le navire arrive au port dans la nuit du 4. Les jours qui suivent, l’équipage supervise la préparation du navire.
Un changement de dernière minute survient dans la hiérarchie des officiers, le 9 avril. La White Star Line demande à ce que soit employé comme commandant en second Henry Wilde, qui occupait cette fonction sur l’Olympic. De fait, Murdoch est rétrogradé premier officier, et Lightoller deuxième. Blair quitte pour sa part le navire. Ce changement n’est prévu que pour la traversée inaugurale, la configuration d’origine devant être reprise pour les suivantes. Lightoller et Murdoch n’en demeurent pas moins très amers pour ce changement inopiné, dont les raisons précises sont discutées.
Le 10 avril est le jour du grand départ : le Titanic quitte Southampton à midi. Lors des manœuvres, Murdoch est sur la passerelle d’accostage, sur la plage arrière où il dirige les manoeuvres tout en communiquant avec les autres points névralgiques par le biais du troisième officier Herbert Pitman, qui gère les téléphones de cette même passerelle. Par la suite, en tant qu’officier « senior », Murdoch est tenu d’effectuer deux quarts de quatre heures chaque jour, espacés de huit heures de pause. Lorsqu’il est de quart, Murdoch est tenu de rester sur la passerelle jusqu’à ce qu’un collègue le relève. Durant chaque quart, deux officiers « junior » l’assistent dans ses tâches.
La traversée se déroule sans inconvénient jusqu’au dimanche quatorze avril. Murdoch relève Lightoller à 22 heures. Depuis le début de la soirée, l’atmosphère est tendue sur la passerelle, le Titanic approchant de la zone des glaces. Des icebergs sont signalés plus au sud que les emplacements habituels et la vigilance est de mise. À 19 h 15, alors qu’il remplaçait Lightoller parti manger, Murdoch avait déjà demandé à ce que toutes les lumières en avant de la passerelle soient éteintes pour ne pas gêner le travail des vigies. À 23 h 40, trois coups de cloches retentissent depuis le nid-de-pie, sur l’initiative de Frederick Fleet, pour signaler un iceberg droit devant. Au même moment, Murdoch a également repéré l’obstacle et s’empresse d’ordonner au quartier-maître Robert Hichens de mettre « la barre à tribord toute ». Le Titanic commence à virer, mais pas assez, et la proue racle contre la glace qui fait sauter certains rivets, entraînant des voies d’eau. Murdoch a le réflexe de fermer les portes étanches qui compartimentent le navire et doivent lui permettre de se maintenir à flot. Le capitaine Smith, qui s’était retiré prendre un peu de repos, arrive également immédiatement sur les lieux. Henry Wilde, le commandant en second, a assisté Murdoch pour la préparation de plusieurs canots.
Le pire semble évité, mais après une rapide inspection, l’architecte Thomas Andrews, concepteur du navire, conclut que trop de compartiments se remplissent d’eau, et que le navire est condamné. Smith doit donc se résigner à évacuer. Murdoch est chargé de faire rassembler les passagers tandis que Wilde se voit confier la tâche de préparer les canots de sauvetage. Murdoch est ensuite chargé de gérer le remplissage des canots tribord, tandis que Lightoller fait de même à bâbord. Vers 00 h 30, le canot no 7, sur tribord, est le premier à partir. Il se charge ensuite du chargement du canot no 5 avec l’aide du troisième officier, Herbert Pitman, et du président de la compagnie, Joseph Bruce Ismay. Au moment de mettre à l’eau le canot, il demande à Pitman d’y embarquer pour en prendre la responsabilité. Murdoch lui adresse un dernier « Au revoir, bonne chance », avant de faire partir l’embarcation. Vient ensuite le polémique canot no 1, également chargé par Murdoch : d’une capacité de 40 personnes, il part avec simplement 12 passagers. Peu de personnes sont en effet dans les environs au moment où le canot part. L’officier a même accepté de faire monter, non seulement Lady Duff Gordon, mais également son mari Cosmo, et deux autres passagers. Le reste du canot est composé de marins. Au moment de l’embarquement, un passager trébuche et tombe, faisant dire à Murdoch : « C’est bien la chose la plus drôle que j’ai vue ce soir ! » Il est alors environ 1 heure du matin.
Il part ensuite se charger des quatre canots situés à l’arrière tribord aidé par Moody, le sixième officier. Une différence nette apparaît rapidement entre les deux bords du navire : là où Lightoller applique à la lettre « les femmes et les enfants seulement » pour ne pas créer de cohue, quitte à ce que les canots partent à moitié vides, Murdoch est plus tolérant et se fixe pour objectif de remplir ses canots. Certains partent même avec un nombre de passagers supérieur à leur capacité. Après les canots arrière, Murdoch retourne à l’avant pour charger le radeau pliable , avec l’aide de Wilde et du commissaire Hugh McElroy. Comme des places sont encore libres et qu’aucun passager n’est dans les environs, Ismay et un autre homme, l’homme d’affaires William Carter, embarquent dans le canot, qui part peu avant 2 heures. Auparavant, craignant que la situation ne se tende, Wilde a fait distribuer des armes à Lightoller, Murdoch et lui-même.
Ne reste à tribord que le radeau A, disposé sur le toit du carré des officiers. Murdoch participe à sa préparation en le faisant descendre tant bien que mal sur le pont. À ce moment, le Titanic pique du nez, et le canot est emporté par les flots, à moitié inondé. C’est la dernière fois que Murdoch est vu vivant. Son corps n’a jamais été retrouvé.
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