Titanic: Paul Chevré
Paul Chevré (né à Bruxelles de parents français en 1866 et mort à Paris le 20 février 1914) est un sculpteur français, particulièrement renommé au Canada. Fils d’un fondeur lié au monde de l’art, il s’initie très tôt à la sculpture et fréquente plusieurs sculpteurs de renom, avant d’être pour la première fois exposé, en 1890. Ce sont ses œuvres au Canada, notamment une statue monumentale de Samuel de Champlain commandée par la ville de Québec en 1898, qui rendent Chevré célèbre.
Il travaille par ailleurs à de nombreuses pièces, notamment pour la reconstruction de l’hôtel de ville d’Asnières, et d’autres statues de grands hommes au Canada. En 1912, il termine un buste de Wilfrid Laurier qui doit orner l’hôtel du Château Laurier à Ottawa. Afin de participer à l’inauguration du bâtiment, il embarque avec le propriétaire de celui-ci, Charles Hays, à bord du Titanic.
Le paquebot fait naufrage dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, Chevré est sauvé dans le premier canot qui quitte le navire. Il passe les deux années qui suivent entre la France et le Canada, avant de tomber gravement malade début 1914. Devenu aveugle, il succombe en février du mal de Bright.
En 1911, Chevré reçoit une nouvelle commande canadienne. Charles Melville Hays, président de la Grand Trunk Railway, désire en effet qu’il réalise un deuxième buste de Sir Wilfrid Laurier, destiné à orner le hall du Château Laurier, à Ottawa, qui doit être inauguré en avril 1912. C’est pour se rendre à cette inauguration que le sculpteur embarque le 10 avril 1912 à bord du paquebot Titanic, dans le port de Cherbourg. Hays voyage également à bord du paquebot avec sa famille.
À bord, Chevré occupe une cabine de première classe (la A 9) dans laquelle il dispose d’un grand confort, certainement troublé par son manque d’affinités avec la mer. Son caractère réputé difficile ne l’empêche pas de nouer des liens avec plusieurs des rares passagers français de la première classe du navire. C’est ainsi que, le 14 avril 1912 au soir, Chevré joue au bridge avec Pierre Maréchal, Alfred Omont et Lucien Smith dans le Café Parisien du paquebot. Vers 23 h 40, le paquebot, qui a heurté un iceberg et commence à sombrer, s’arrête. Alertés, les joueurs emportent leurs cartes dans leurs poches et partent sur le pont en quête d’information.
Tandis que Lucien Smith retourne dans sa cabine pour chercher son épouse, les trois autres joueurs réussissent à s’adresser au commandant Edward Smith qui, selon Chevré, leur annonce le naufrage imminent. Alfred Omont rapporte cependant qu’il n’a fait que leur demander d’enfiler leurs gilets de sauvetage. Quoi qu’il en soit, Chevré et ses deux compatriotes sont peu après invités par l’officier William Murdoch à embarquer dans le tout premier canot de sauvetage quittant le navire (le numéro 7)16. Ils ne sont donc pas longtemps témoins du drame dans lequel périssent leur quatrième joueur de bridge, ainsi que Charles Hays.
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